InfoLettre Rentrée

Daniel Dru, ou la Voie Cheyenne du Tambour...
Témoignage recueilli en 1995 par Ann DeFrange pour The Oklahoman

« Le bois se courbe contre son grain pour se retrouver ensuite en forme de cercle, ce symbole si cher et sacré au cœur des peuples amérindiens, représentant l'harmonie de l'univers.

La peau est ensuite étendue sur ce cercle. Les lacets se tendent et se lient entre eux jusqu'à ce qu’ils saisissent le puissant des grondements, le son du tonnerre, sourd et profond, ce doux murmure... C’est ainsi qu’il devient Tambour. Daniel Dru le sent respirer. Il l'appelle Grand-père.

Daniel Dru était un des derniers hommes à pouvoir fabriquer un tambour dans la tradition Cheyenne. Son savoir a été reconnu par le Conseil des Arts de l’État de l’Oklahoma et par d’autres organisations d'art populaire, il a ainsi été invité à transmettre ses connaissances aux jeunes membres de la tribu.

Mais les tambours que Daniel fabriquait n’étaient pas destinés au commerce de l’art et artisanat. Ils étaient destinés pour les pow-wow, pour les danses - pour prier et pour faire résonner le cœur de la Terre.

Daniel était un petit homme qui boitait depuis la Seconde Guerre Mondiale où il fût honoré de la Purple Heart, distinction militaire américaine. Mais toujours, ses mains et ses bras se gonflaient de force alors qu'il saisissait les lacets lisses en cuir brut et les dirigeait autour du fût du tambour. 

Autrefois, il le savait, le fût du tambour était fait de bois de cornouiller; l’artisan choisissait un rondin de la taille qu'il voulait pour son tambour et l’évidait. Le bois était ensuite plié pour faire la structure. De nos jours, regrettait-il, c’est du contreplaqué qui est utilisé, et la structure est faite d’un tuyau en acier galvanisé, tout comme les baguettes qui sont généralement faites de fibre de verre.1  ​​​Auparavant, la peau brute était grattée avec les organes de l'animal et tendue sur des piquets à l'extérieur pendant des mois parfois. Les artisans tambours n'utilisaient pas de couteaux pour tailler les lacets. "L'homme blanc a inventé le couteau et le métal", disait-il.

​​​​​​​Bien qu'il vivait dans le nord-est de l'Oklahoma, sa nation est une tribu des Plaines. Quand il en parlait, l'accent qu’il avait gardé de ses années où il parlait sa langue cheyenne, attendrissait ses histoires qu’il aimait tant raconter. 

Quand il était enfant, Cheyennes et Arapahos se rencontraient dans la salle communautaire de la région, entre Weatherford et Thomas, pour des jeux et des cakewalks, les danses populaires. "Ce qui m’intéressait, c’était chanter et apprendre les chants de mon peuple, mais nous n'avions pas de tambour. Deux dames m'ont offert une peau, mais je ne savais pas comment m'y prendre pour ôter les poils. Je me suis donc adressé à Senior Moses. Je lui ai demandé comment les Indiens faisaient pour fabriquer des tambours. "Moses Starr Sr., un aîné Cheyenne de Clinton, a ainsi partagé certaines techniques traditionnelles avec moi, mais, "ce n'était pas n'importe qui qui pouvait fabriquer des tambours." Les techniques étaient transmises seulement à de dignes héritiers.

Daniel expliquait qu'un artisan tambours a besoin d'une autorisation pour pratiquer, un peu comme un médecin ou un avocat. Le tambour ne peut être joué que pour le bien et doit être utilisé et préservé selon la coutume traditionnelle, et quiconque viole ces règles doit être préparé aux conséquences de ses actes. Il arrête ses mains sur les lacets, regarde son interlocuteur avec un avertissement dans ses yeux, et il raconte ensuite une histoire de malédiction à propos de quelqu'un qui avait abusé d'un tambour. »

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« Daniel Dru a jeûné et fait la danse du soleil, honorant une promesse qu'il avait faite au Créateur pendant la guerre. Il s’est rendu à Bear Butte dans le Dakota du Sud, la montagne sacrée aux prières, l'endroit où le prophète Sweet Medicine a parlé aux esprits et où les cérémonies étaient apprises.

Cette colline, a-t-on raconté à Dru, était le lieu où les Indiens recevaient leur tambour et où on leur enseignait que "tous les problèmes devaient être laissés en dehors du cercle". Maintenant encore, Daniel "prend soin" du tambour dans les traditions Cheyenne enseignées par Moses.

Il recouvre ses doigts avec des pigments de terre de Bear Butte, signe le Créateur avec ses doigts et enduit la terre autour du tambour pour symboliser l'union des peuples. Il brûle des plantes médecine et dirige la fumée sur le tambour - saule, foin d'odeur purifiant, sauge sacrée, cèdre guérisseur. En fait, il commençait chaque tambour en « fumigeant » les matériaux, soufflant de la fumée de tabac dans les quatre directions, demandant à l'esprit Créateur d’investir son tambour. Aujourd'hui, la pipe traditionnelle est souvent remplacée par une cigarette.

À une certaine époque, il refusait de vendre les tambours ; ce n'était pas une bonne chose à faire. Plus tard, pour pouvoir payer les matériaux, il demandait à la personne de décider; "qu’es-tu prêt à donner pour ce tambour ; paie-moi ce qu'il te semble juste". Il fabriquait des tambours pour des danses spéciales et des pow-wows et les nouveaux drummers. Une centaine de tambours de Daniel sont encore aujourd’hui dispersés à travers les États-Unis.

Ils ont été copiés par d'autres tribus et par des Cheyennes plus jeunes et sans formation, et par des "amateurs" aussi, son mot pour "les Blancs essayant d'être Indiens". Cela n'a aucun sens, disait-il.

Il tire les lanières de peau brute, dégoulinantes des seaux d'eau. Il commence à les passer à travers les trous de la membrane en peau brute - à l'intérieur, à l'extérieur, se croisant d'avant en arrière, pressant et tirant dessus pour les égaliser. Un tambour Daniel Dru est reconnaissable dans les danses pour son laçage ferme et serré et sa parfaite et puissante résonance due à une tension impeccable. Ce tambour sera simple – plain, car les Cheyenne préfèrent qu'il n'y ait pas de peinture sur leurs tipis ou leurs tambours. Il tapote la peau, étirée jusqu'à ce qu'elle ne le puisse plus, et savoure le son.

"C'est beaucoup de travail", dit-il à propos des difficultés auxquelles il a été confronté. « Mais on se sent mieux en perpétuant la tradition. » Et, disait-il fièrement, il peut se joindre à n'importe quel groupe de chanteurs dans tous les powwows. « Un drum maker est toujours le bienvenu dans le Drum, le groupe de tambours-chanteurs à tout moment. »

Source : The Oklahoman Archive/ID: 620935/Ann DeFrange 1995/ - trad. et adapt. 2022 par HOZHOVisions
1) ndt :
depuis ce témoignage, la revitalisation des traditions et des coutumes dans les nations amérindiennes est plus présente que jamais et la plupart aujourd’hui ont renoué avec la voie et le savoir-faire traditionnel.  


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« Histoires et légendes ont bercé mon enfance. Elles étaient contées par mes grands-parents lakotas (...). À travers les âges, ce sont leurs enseignements qui ont façonné et transformé nos vies, et elles ont encore le pouvoir de le faire. Si vous n'y preniez garde, elles pourraient faire de même avec vous. Elles ne transformeront pas un non-Lakota en Lakota, mais ont beaucoup à offrir à quiconque est curieux de la vie. Elles sont notre don au monde, en quelque sorte. Elles sont nées de nos triomphes, de nos défaites, de nos forces et de nos faiblesses. Ce ne sont pas des secrets, mais des repères sur le chemin de la vie - les réponses qui s'élèvent au dessus des grandes plaines de nos vies portées par les vents de la sagesse - pour nous aider. Pour vous aider peut-être. »
À partir de l'histoire et de la culture des siens, Joseph Marshall, écrivain et historien, appartenant à la tribu des Sicangu Lakotas ou Sioux Brûlés, mêle à merveille la sagesse de son peuple à ses souvenirs personnels. Le Cercle de la vie est autant le portrait émouvant et profond d'une culture qu'un livre ouvert sur sa vie et sur le monde.


John Stands In Timber (1882-1967), l'une des grandes figures contemporaines de la tribu des Cheyennes, a consacré sa vie à sauvegarder la mémoire de son peuple. Il a été l'un des derniers à entendre l'histoire tribale racontée par ceux qui l'avaient vécue : le seul à recueillir leurs récits avec la volonté inébranlable de les faire connaître un jour. Publié pour la première fois l'année de sa mort, ce livre est considéré comme un classique aux États-Unis, dans la lignée de Soleil Hopi, Élan Noir parle, Lakota Woman ou Le Cercle sacré. Mêlant l'histoire, la spiritualité, les coutumes et la tradition orale, De mémoire cheyenne dessine le portrait sensible d'un peuple dont bon nombre de films et de livres, parmi lesquels Little Big Man et Mille femmes blanches ont retracé la destinée. Des récits de la Création à la période contemporaine, il aborde les différents aspects de la société cheyenne et les grandes pages de l'histoire de cette tribu, dont l'affrontement avec les Blancs, la bataille de Little Big Horn ou la Danse des Esprits, s'imposant comme un document unique sur les Indiens d'Amérique du Nord mais également un chef-d'oeuvre ethnologique.

« Venue du monde indigène, la lumière que les peuples premiers offrent aux "civilisésˮ à ce moment de leur histoire pourrait bien inciter ces derniers à ensauvager un peu leur esprit, à quitter la froideur du raisonnable pour retrouver les flammes vives de l’instinct profond. »
Face aux périls qui menacent l’humanité en ce début de XXIe siècle - réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, montée des tensions -, les peuples autochtones ont un message à nous délivrer. En Amérique du Nord ou du Sud, en Afrique ou en Océanie, ils perpétuent encore, à travers leur culture et leur spiritualité, une autre façon d’être au monde.
Nourrissant son propos de ses nombreux voyages et de ses rencontres, chez les Sioux Lakotas notamment, Maurice Rebeix nous offre un panorama de réflexions tous horizons, promesse d’une réconciliation avec notre nature profonde. Afin de léguer une planète viable aux générations futures, il offre une piste qui invite à « ensauvager » nos esprits en s’inspirant de la pensée des peuples premiers.

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UN LONG VOYAGE. Une autobiographie spirituelle, par Guido Ferrari
Le journaliste et documentariste Guido Ferrari raconte comment lui a été révélé « le grand secret » qui sommeille en chacun de nous : nous abritons une harmonie indestructible, pleine de joie et de beauté. Riche de ce « voyage à la source », l’auteur revisite les moments clés de sa vie spirituelle, laisse émerger les souvenirs, les rêves et les visions, partageant une gamme d’expériences étonnamment diverses : états de conscience modifiée, réalités multidimensionnelles, méditation avec de grands lamas, exploration de la psychanalyse, du bouddhisme, du chamanisme et de l’ufologie.
Au cours d’une carrière qui ne ressemble à nulle autre, Ferrari rencontre de grandes personnalités qui vont nourrir sa démarche, parmi lesquelles le Dalaï-Lama, Erich Fromm, Eugène Ionesco, Karl Popper, Simon Wiesenthal, Tenzin Wangyal Rinpoché, Elisabeth Kübler-Ross ou Matthieu Ricard.
Cet ouvrage, où l’intime rejoint l’universel, éclairera les hommes et les femmes de toute orientation spirituelle.

Tenzin Wangyal Rinpoché, l’un des rares maîtres bœuns à vivre en Occident, nous ouvre les portes d’un monde tout à fait extraordinaire, celui des cinq éléments : dans un premier temps dans la vision chamanique bœun, où ils sont appréhendés par le biais des pouvoirs bruts de la nature et des êtres immatériels qui l’habitent, puis dans le cadre du Tantra, qui les considère comme cinq types d’énergie corporelle qu’équilibrent exercices de yoga et visualisations, enfin dans la perspective dzogchèn, qui regarde les éléments comme le rayonnement de l’être. Guérir par les formes, l’énergie et la lumière offre au lecteur, dans une optique thérapeutique, des méditations et des pratiques yogiques correspondant à chacun de ces niveaux.
L’ouvrage propose de remplacer une identité anxieuse, étroite et mal à l’aise par une autre plus vaste, paisible et compétente. Le monde aussi se transforme, passant de la matière inanimée et de processus aveugles à un paysage sacré, empli d’une variété infinie de forces et d’êtres vivants.



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