InfoLettre de Mai 2024

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L'Esprit du Tambour, selon Gerald Okanee, Cri des Plaines de la Première Nation de Thunderchild
par Pamela Sexsmith, Windspeaker-AMMSA

            « Les tambours sont hautement respectés par les peuples des Premières Nations, qui les considèrent comme des êtres spirituels à part entière. Depuis la nuit des temps, le tambour symbolise le cercle de la vie et le battement du cœur de la Terre Mère.

"Avoir un tambour vous apportera l’humilité et vous ouvrira les yeux", confie Gerald Okanee, « Oskapiw » de son nom cri, qui signifie Brave jeune homme, et premier chanteur des Big Bear Singers de Saskatchewan. "Certaines personnes peuvent entendre une chanson qui les changera pour le restant de leur vie."

Okanee nous dit que les chants de tambour sont faits pour être partagés lors des cérémonies, ils sont transmis au peuple par le Créateur. " Il existe des chants qui honorent les esprits des ancêtres et les traditions anciennes. D'autres, vous procurent juste un sentiment de bien-être, comme les chants intertribaux (ou chants de la Grande Entrée dans les Pow-wow). Il arrive parfois que vous ne voulez plus trop vous prendre au sérieux, juste vous détendre et sourire. Célébrer la vie et chanter dans un pow-wow est un bon moyen de l'exprimer", déclare Okanee.

Le tambour et le sifflet fabriqué dans un os d’aigle sont les instruments de musique les plus vénérés chez les Cris des Plaines (et l’ensemble des tribus des Plaines ndt). Si le tambour est le battement du cœur de la Terre Mère, c'est le sifflet en os d’aigle qui chante avec le souffle du Créateur.
L’un des hommages les plus rares et particuliers qui puisse être rendu à un tambour est lorsqu’un porteur de sifflet d’aigle siffle sur lui. Un danseur expérimenté entendra un chant qu’il aime particulièrement et dansera vers ce tambour, en soufflant dans son sifflet d’aigle pour garder l’esprit de ce chant vivant. D'autres danseurs traditionnels viendront le soutenir en faisant des danses stationnaires autour de ce tambour. Les spectateurs se lèvent pour offrir leur énergie et leur soutien. Le tambour et les chants s'intensifient jusqu'à ce que toute l'énergie de l’ensemble du pow-wow soit amplifiée et concentrée sur le tambour, les danseurs et le porteur de sifflet d’aigle. C’est un moment fort du pow-wow, une expérience spirituelle très puissante. 
»

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Ce que je sais et ce dont je peux parler, c'est que le sifflet d’aigle peut être soufflé sur un tambour pour toutes sortes de raison", précise Okanee. " Une personne peut être malade et la famille demandera un tambour et un chant pour prier le Créateur pour lui venir en aide. Le sifflet pourra être soufflé pour un ami qui a besoin de retrouver de la force et du courage. Les gens peuvent également souffler dans le sifflet pour accompagner un chant, simplement parce qu’il est beau et les renforce. Pendant ces cinq ou six minutes, cela nous rapproche d'autant plus des esprits et du Créateur et personne ne peut nous l'enlever. Pendant ces cinq minutes-là, vous êtes au centre du monde, avec le Créateur et ses dons qu'il nous a donnés. Nous croyons que les chants qui redonnent de la force aux gens et les régénèrent, ces chants-là sont dignes d'un coup de sifflet d'aigle, et nous viennent directement des esprits", déclare Okanee.

En tant que premier chanteur, Gerald Okanee aime et privilégie les chants traditionnels, aux chants plus contemporains. " Nous chantons des chants très anciens dans leur version d’origine, ainsi que des chants de paroles qui se révèlent être des chants qui étaient très « spéciaux ». Les chants traditionnels ou original style étaient essentiellement constitués de sons harmoniques. C'est pourquoi nous ne chantons pas dans le style contemporain. Nous pensons que les chants composés de mots étaient strictement utilisés dans un contexte cérémoniel, réservés aux retours de partis de guerre, aux chasses fructueuses qui célébraient la victoire et l'abondance pour tout le camp. Nous les gardons pour des danses et des événements spéciaux. Certains chants de compétition sont considérés comme cérémoniels, comme celles des femmes aux pas lents, précis et près du sol pour l'ancienne Danse de la robe à clochettes, la Danse furtive le sneak-up pour la Danse traditionnelle des hommes, ou un rythme rapide pour la Danse « fancy » des hommes, précise Okanee.  »

                        
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Les premiers tambours étaient souvent fixés au sol avec quatre bâtons de saule décorés auxquels étaient attachés des hochets sacrés pour accentuer le son. Les anciens batteurs étaient assis par terre sur une robe (peau) de bison, connectés à la Terre Mère. 
Dans les traditions, il y a un homme désigné, appelé le Gardien du tambour The Drum keeper. Son travail consiste à prendre soin du tambour et à s'assurer qu'il ne soit jamais laissé seul. Il veille également à ce que rien ne soit irrespectueux envers le tambour, le garde propre et ne le laisse jamais toucher le sol. " Il y a des couvertures spéciales qui sont données au tambour (le groupe de chanteurs de tambour) spécifiquement pour le grand tambour. L'esprit d'un tambour est comme une personne ; il faut le garder au chaud. Il fait partie de la famille et le seul but d'un groupe de tambour est d'honorer le tambour et de le considérer comme vous le feriez avec vos collègues chanteurs", confie Okanee.

Les tambours et leur fabrication reflètent tout ce qui est traditionnel dans le pays indien : le respect des animaux, des arbres, des plantes sacrées, du feu et des personnes pour lesquelles vous voulez chanter. La création d'un tambour est un art consacré, transmis de père en fils. " L’artisan de tambour doit posséder des connaissances approfondies dans le nettoyage, le tannage et l'étirement des peaux d'animaux. Le type de peau influence la tonalité générale. Les peaux brutes de wapiti (elk/grand cerf), d’orignal (moose) et de bison (buffalo) sont utilisées pour les grands tambours de pow-wow, tandis que la peau de cerf (deer/chevreuil, biche, daim, petit cervidé) offre une membrane bien tendue et élastique pour les petits tambours à main. Autrefois, ils creusaient un tronc d'arbre comme fût pour les gros tambours", se souvient Okanee.

Le tambour à main est un instrument plus personnel dans lequel se trouve une voix, un chant, un esprit. Ces tambours sont utilisés dans une approche personnelle profondément religieuse et cérémonielle pour la Danse du Soleil Sun Dance, la Danse des Esprits Ghost Dance, la Danse du Tétras des Prairies Prairie Chicken Dance et les cérémonies de hutte de sudation. »

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Tous les tambours peuvent être peints avec l’emblème totémique personnel de l’artisan tambour ou le logo du groupe de tambour. Lorsqu'un tambour vient d’être fabriqué, il est passé dans la fumée et consacré par un Ancien. " Les battoirs traditionnels sont fabriqués à partir de bâton de bois, de cuir et de lacets de peau brute. Les battoirs modernes sont fabriqués avec un bâton de fibre de verre, ils sont plus robustes et résistent mieux aux programmes exigeants des pow-wow."

"Au cours de la semaine, la météo joue un grand rôle dans les effets de la température et de l'humidité. Lorsqu'il fait trop froid et pluvieux, le tambour a tendance à perdre de la vigueur et de sa résonnance. Un ajustage avec la chaleur du feu permet de retendre les cordages et la peau, redonnant ainsi au tambour une fréquence plus haute et une tonalité plus aigüe.

"J'ai eu la chance et la bénédiction d'avoir de merveilleux professeurs ainsi que des Aînés qui m’ont appris et guidé dans la voie du tambour. Je suis toujours prêt à partager mes connaissances et à initier nos jeunes de la même manière et sur ce chemin de vie", témoigne Okanee. »

Source : The spirit of the drum, Windspeaker, archives 2003, AMMSA


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Lakota George Estes est un Aîné Lakota, âgé aujourd'hui de 72 ans, de la Tribu Sioux Lower Brule dans le Dakota du Sud. Flûtiste autodidacte et passionné par sa musique, il continue à transmettre aujourd’hui l’art de fabriquer et de jouer de la flûte Lakota dans sa communauté. "Je suis connu parmi les miens, sous le nom de Flute Man Wichasha Ciyotanka, l’homme à la flûte. Je suis l'homme qui fabrique et joue de la flûte. Mais ce n'est que lorsque mon fils, Tokala Kit fox Renard nain, est venu me voir un jour et m'a dit : « Papa, quand je serai grand, je veux jouer de la flûte comme toi » que j'ai réalisé à quel point ma musique et mes flûtes sont importantes pour moi. Elles sont tout mon héritage. Elles sont mon pouvoir. Elles sont ce que je suis ».  
Aidé aujourd’hui par son fils Tokala, Lakota George fabriquent ses flûtes dans les traditions de sa lignée. Enfant, il passait beaucoup de temps à observer son grand-père et son oncle en train de sculpter le bois et fabriquer des flûtes, pour les aider ainsi à offrir leurs chants à la Création. Aujourd’hui, son fils est à ses côtés pour suivre le chemin de son père, comme de son grand-père... 
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MOVE - LES CULTURES AUTOCHTONES EN MOUVEMENT
Exposition temporaire du 3 mai 2024 au 16 mars 2025 au NONAM à Zürich!
MOVE vous invite à un voyage à travers des mondes en mouvement. Let's move!
L'invité spécial et champion du monde de danse aux cerceaux, Tony Duncan, a ouvert ce voyage à travers des mondes en mouvement lors du vernissage le 2 mai dernier.   
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Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l'histoire qu'il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. La Petite Indienne, c'est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s'installent dans la petite ville de Breathed, après des années d'errance, le paysage luxuriant de l'Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et soeurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l'écriture : elle confie sa douleur à des pages qu'elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu'un jour, toutes ces histoires n'en forment plus qu'une, qu'elle pourra enfin révéler. Betty raconte les mystères de l'enfance et la perte de l'innocence. À travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle.
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Minnesota, années 1970. Rosalie Iron Wing grandit dans les bois avec son père, qui lui raconte des histoires de plantes et d’étoiles issues de leurs origines dakhóta. Mais un jour, il ne rentre pas à la maison. Âgée de douze ans, Rosalie est confiée à une famille d’accueil blanche.
Bien des années plus tard, Rosalie retourne sur les lieux de son enfance et renoue avec un passé enfoui et des traditions oubliées. Au fil des pages, son destin s’entremêle à celui de trois autres femmes dakhóta : Gaby, son amie d’adolescence ; Darlene Kills Deer, sa grand-tante ; et Mary Blackbird, chassée de ses terres dans les années 1860. Descendantes de lignées brisées par le colonialisme, ces quatre femmes à l’âme d’acier se révèlent liées par la culture des graines – un savoir-faire transmis de génération en génération. Car ces graines sont autant de promesses d’espoir et de vie renouvelées, malgré la misère, l’injustice et les deuils. 
Diane Wilson puise dans la mémoire blessée de ses ancêtres pour livrer le portrait sensible de personnages puissants et d’un peuple qui n’a jamais cessé de résister.



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Sandrine  Catherine 

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