InfoLettre du Printemps 2024
La pratique du tambour. Communiquer avec la Création.
Passages tirés de la Pratique du tambour; Wapikoni Mobile; Patrimoine des Premières Nations; RPCQ
« La pratique du tambour fait partie intégrante de l'identité et du patrimoine des Premières Nations. Elle fait appel à des connaissances et des savoir-faire et transmet des valeurs et des croyances. Il existe différents types de tambours variant selon les nations, les ressources du territoire, les personnes, les familles. La pratique est individuelle ou collective et le répertoire des chants au tambour est traditionnel ou contemporain. Même si le tambour est utilisé dans un contexte profane, il garde toujours un caractère sacré.
Le battement du tambour se fait entendre dans les rituels de guérisons, dans diverses cérémonies et fêtes communautaires. Jouer du tambour et chanter sont un moyen de communiquer avec la Création, les esprits et les ancêtres, un moyen d'affirmer son appartenance, de partager une expérience ou de guérir son corps et son esprit.
La musique, la danse et le chant marquaient les évènements importants, les rites de passage de la naissance à la mort, de guérison, de chasse et les réjouissances. Les récits des voyageurs et les relations des missionnaires donnent des transcriptions de chants, des descriptions des instruments de musique et du contexte dans lequel ils étaient utilisés. Crécelles, hochets, grelots, clapets et tambours étaient les plus usités. Mais, sans contredit, le tambour occupe une place dominante dans l'univers musical et spirituel des Premières Nations. (…)
Les missionnaires comprirent rapidement que le tambour était un instrument essentiel de la spiritualité autochtone. Le tambour, véhicule de communication avec les esprits, utilisé par les jongleurs, magiciens et sorciers devint, pour les missionnaires, un obstacle à la conversion des âmes. Il est qualifié de diabolique, de superstitieux, de démoniaque. Des descriptions mettent en scène le guérisseur ou le sorcier convoquant les puissances spirituelles. En cela, le praticien et son tambour étaient en concurrence avec les missionnaires. En bannissant le tambour, les missionnaires croyaient éliminer les rites et les croyances « païennes ».
Au cours des dernières décennies, la pratique du tambour s'est démocratisée. Autrefois réservée aux aînés et aux guides spirituels, les jeunes se sont réappropriés cette pratique pour exprimer leur culture et leurs expériences individuelles et collectives. À partir des années 80, des groupes de tambour collectif se sont formés dans plusieurs communautés. Le tambour collectif accompagne les pow-wow, les évènements culturels, communautaires et politiques.
Le tambour à main est individuel et personnel. Son répertoire est composé de chants appartement à une personne, à une famille ou à un groupe. Il est surtout utilisé dans les cérémonies ou les activités à caractère privé. Les chants peuvent être reçus des esprits, par le rêve. Ils sont dédiés au Créateur, expriment le lien avec la nature, demandent une aide tangible ou expriment une vision. Le pouvoir du tambour provient des matériaux utilisés, des motifs peints et de sa forme. Le tambour est rond, symbolisant le cercle de la vie ; il est orné de motifs traditionnels peints sur la peau ou le pourtour ; le laçage, à l'endos, représente les quatre directions, les quatre grandes voies que l'individu doit explorer pour être en harmonie avec l'univers ; une plume et un petit sac d'offrande de tabac peuvent y être attachés ; l'embout de la mailloche se compose d'un tissu rouge, symbole de la vie et du retour aux traditions et des herbes sacrées y sont incorporées.
Son acquisition fait l'objet d'un rituel. Chez les Atikamekws (Première Nation du québec)*, les aînés racontent qu'il faut l'accrocher et lui parler pendant quelques jours avant de pouvoir en jouer, pour ne faire qu'un avec son tambour. Chez les Innus*, la fabrication et l'usage du tambour sacré étaient réservés aux chasseurs expérimentés ayant acquis des pouvoirs spirituels. Le répertoire des chants traditionnels du teueikan (tambour innu) est acquis par le rêve et concerne la chasse, le territoire et la vie quotidienne. La transmission des chants et le don du tambour se font à un membre de la famille qui s'en montrera digne et aura reçu les enseignements. La transmission étant devenue difficile, certaines restrictions concernant l'utilisation du tambour et des chants ont donc été partiellement levées afin de transmettre la tradition : certaines femmes ont obtenu la permission de jouer et de chanter au teueikan, certains jouent du tambour sans y avoir rêvé. Bien que les chants soient parfois encore issus du rêve, ils font appel aujourd'hui aux valeurs et à réalité contemporaine des Innus.
Le tambour à main peut être joué collectivement, chaque joueur ayant son propre tambour. Le tambour collectif (environ 1 mètre de diamètre et d'une hauteur de 30 ou 40 cm), réunit souvent plus de huit musiciens. Les tambours collectifs utilisés aujourd'hui, principalement dans les pow-wow, sont originaires de l'Ouest. Le répertoire des chants est particulier au pow-wow, ils accompagnent la danse mais également les cérémonies. Les chants ont été rêvés, composés ou transmis d'autres nations. Ils sont interprétés dans la langue des musiciens ou en anglais lorsqu'il s'agit d'emprunts. On utilise également des vocables, c'est-à-dire des syllabes chantées (hé, ha, we, etc.). Il existe plusieurs styles de musique de pow-wow. Au Québec, la plupart des groupes chantent dans le style du Nord (Northern style), la tonalité de la voix est aiguë et le tempo rapide.
En se démocratisant, le tambour et la pratique n'ont pas perdu leur caractère cérémoniel et sacré. Le tambour collectif tout comme le tambour individuel est traité avec respect, « on doit le traiter comme un être vivant ». D'ailleurs, on utilise le vocable « tambour » pour désigner le groupe de joueurs/chanteurs. La fabrication, l'usage et les soins qui lui sont apportés sont sujets à certaines prescriptions. Le tambour a un gardien, une personne qui, par son cheminement spirituel, peut en prendre soin : il est remisé dans une enveloppe et ne devra jamais être laissé sur le sol sans protection. Il est interdit d'y toucher sans permission. Pour battre le tambour, les musiciens doivent être sobres depuis quatre jours et se purifier par fumigation en commençant par la tête pour « enlever les pensées négatives », ensuite les yeux pour « mieux regarder », le coeur « pour être en harmonie ». Chaque musicien fait ensuite une offrande en déposant sur la peau du tambour du tabac aux quatre directions.
La fabrication, l'utilisation et la pratique du tambour et des chants étaient étroitement liées à des pratiques traditionnelles de la vie nomade. Les pratiques reliées au tambour ont subi des transformations tant au niveau des répertoires, des groupes d'âge que des genres. Pour la génération des pensionnats et la jeune génération, la pratique du tambour est un mode de réappropriation de la culture autochtone. Selon les artisans et les praticiens, le tambour exprime un mode de vie, un savoir-être et valorise une pratique ancienne.
Tout en conservant des chants traditionnels, le répertoire s'est considérablement élargi par de nouvelles créations et des emprunts à d'autres nations qui font écho à des préoccupations contemporaines. Cependant, la dimension spirituelle est toujours bien présente, le tambour demeure un moyen privilégié de communiquer avec les esprits et les ancêtres. »
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec; Patrimoine des Premières Nations, Wapikoni Mobile; la pratique du tambour
sculptés à la main dans la pierre à pipe de catlinite rouge clic photo >>
Guimbardes - Khomus - Temir khomus - Drymba... clic photo >>
« Il y a bien longtemps, au cœur d'un hiver fort rigoureux, un grand chasseur traquait un ours qu'il comptait tuer pour sa viande et sa fourrure. Il passa plusieurs jours à le poursuivre malgré le mauvais temps et les conditions difficiles, lorsqu'il finit par l'apercevoir plus haut sur le flanc de la montagne qu'il gravissait. Prenant soin de rester face au vent pour que l'ours ne soit pas alerté par son odeur, il se mit en position de tirer avec ses flèches sur l'ours. Mais en se rapprochant, il put voir que l'ours était préoccupé par une branche d'arbre, probablement à la recherche de baies ou de larves, pensait-il. Le chasseur entendit les grognements de l'ours, mais il entendit aussi autre chose, comme un son mélodieux merveilleux, et d’une richesse incroyable ! En observant bien l'ours, le chasseur se rendit compte qu'il tirait délibérément sur une branche qui avait été cassée par le vent ou la foudre et qui avait été brisée en plusieurs longs morceaux. L'ours était tellement absorbé par cette expérience qu'il semblait ne pas avoir conscience de la présence du chasseur. Alors que l'ours frappait à nouveau sur la branche, le chasseur réalisa que cela provoquait une douce et merveilleuse musique oscillante lorsqu'elle vibrait, et ce son avait captivé l'ours. Le chasseur en fut tellement étonné et émerveillé qu'il honora l'ours et le laissa vivre. Il passa ensuite de nombreuses heures auprès du feu à essayer de recréer par lui-même les mêmes sonorités qu’il avait entendues, avec des morceaux de bois souples. »
Source: Bear’s Plaything par Jonathan Cope; dans Sacred Hoop Magazine. Traduction libre.
Coopérative d'artisanes céramistes dans les traditions de Chulucanas
Ces femmes sont les descendantes des Tallanes, un peuple précolombien de la région de Piura, au pied des Andes, au Pérou.
Livres de coloriage d’art autochtone pour enfants et adultes, par Jackie Traverse
Sacred Feminine, an indigenous art colouring book :
"To all the young girls in care and women in corrections, never give up hope. I was once where you are. Life gets better. Be blessed." The beautiful and intricate works of art within depict images of strength, resilience and empowerment. With each image, the artist explains the symbolism and meaning represented. The first of its kind, Sacred Feminine is intended to heal and educate readers and colourers of all ages.
IKWE Honoring Women, an indigenous art colouring book :
Featuring brand new works, the stunning images in IKWE celebrate the spiritual and ceremonial aspects of women and their important role as water protectors. "I had the privilege of going to Standing Rock twice. The strength and power that came from the women there inspired this book. To be a woman is to be a life giver and water protector. Even if you never have children, you have that sense, and the duty to honour and protect the water is within you."
Bien des années plus tard, Rosalie retourne sur les lieux de son enfance et renoue avec un passé enfoui et des traditions oubliées. Au fil des pages, son destin s’entremêle à celui de trois autres femmes dakhóta : Gaby, son amie d’adolescence ; Darlene Kills Deer, sa grand-tante ; et Mary Blackbird, chassée de ses terres dans les années 1860. Descendantes de lignées brisées par le colonialisme, ces quatre femmes à l’âme d’acier se révèlent liées par la culture des graines – un savoir-faire transmis de génération en génération. Car ces graines sont autant de promesses d’espoir et de vie renouvelées, malgré la misère, l’injustice et les deuils.
Diane Wilson puise dans la mémoire blessée de ses ancêtres pour livrer le portrait sensible de personnages puissants et d’un peuple qui n’a jamais cessé de résister.
«Laissez-vous emporter par le rythme du tambour et ce dernier se transformera en fidèle destrier : vous le chevaucherez et il vous emmènera exactement là où vous souhaitez vous rendre. Vos esprits alliés vous attendent, c’est l’heure des retrouvailles... »
Caŋte etaŋ wopila taŋka uŋnic'upi lakota
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